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De la difficulté de se comprendre sur le net

Par isabelle • Défrichage • Mercredi 22/11/2006 • 26 commentaires  • Lu 8371 fois • Version imprimable

Suite à ce commentaire chez V2V qui essayait de répondre à la dernière phrase de celui-là, il nous a semblé à quelques unes que bien souvent nous avions du mal à saisir les nuances de ce qui s'écrivait dans les discussions sur la toile, en tout cas plus difficilement qu'en face à face. Il nous manque tout le langage non-verbal qui accompagne les mots parlés et qui permet d'éclairer ce qui est prononcé, de même que l'intonation, les émotions.
Notre génération étant celle qui se fraie un chemin au milieu de ce nouveau mode de langage, il nous convient d'en inventer les codes... Pas simple, non ?

Commentaires

par Jo le Jeudi 23/11/2006 à 02:18

Isabelle,
Tu es allée un peu vite pour mon allure de tortue mais je vais essayer de te suivre quand même.
Voici donc une première réflexion sur le sujet.

Tu ne m'en voudras pas, j'espère, d'avoir utilisé cette conversation (dans laquelle je reste parfaitement sincère, je tiens à le préciser) pour illuster cette dfficulté chronique que nous avons à ko-mu-ni-ker par clavier interposé.

C'est un sujet que j'aborde souvent, avec des gens différents.
Au cours de ces conversations, je prends régulièrement comme exemple l'apparition du téléphone.
Suivant nos âges respectifs, nos parents ou grands-parents sont des gens qui ont vu arriver le téléphone à l'âge adulte. Beaucoup d'entre eux ne s'y sont jamais fait et ont été incapables d'avoir par téléphone des conversations non techniques, c'est à dire mettant en jeu des émotions. Je crois que c'est simplement parce qu'une conversation exclusivement auditive et non-présentielle nécessite l'application de nouveaux codes pour faire passer par le son les signaux habituellement visuels ou tactiles (voire olfactifs).
Nous (moi en tous cas et quelques millions d'autres) avons grandi avec le téléphone et avons appris et participé à la création de ces codes manquants.
De ce fait, nous sommes tout à fait à même de décoder par téléphone un certain nombre d'émotions qui, du temps des cavernes, n'étaient pas sensées pouvoir se passer de la présence physique de l'interlocuteur.
Bien sûr, nous restons des animaux physiques, ces codes ne sont pas idéaux et ne remplacent pas la présence, mais ils rendent la communication parfaitement vivable.

Et bien je crois que pour le web c'est pareil.
Il y a un cran supplémentaire à franchir dans la non-présence.
Et quand je vois les difficultés que nous, adultes, avons à nous faire à cette communication, dès qu'elle devient "non-technique", dès qu'elle se charge d'émotion, ça me parait évident : nous manquons de codes.
Et quand je vois les adolescent(e)s et jeunes adultes se servir du web et des sms, je suis fascinée d'assister à la naissance de nouveaux codes. Indispensables à ce nouveau genre d'interaction. Codes qu'ilselles créent, mettent en place sans même s'en apercevoir, dans une fluide évidence, dans une espèce de certitude confiante que nous sommes, nous, vieillesvieux croûton(ne)s, incapables de ressentir par rapport à ce mode de komunikassion.

J'ai particulièrement ressenti cela lorsque je suis allée en juin dernier à la dernière université de printemps de la FING (sur l' "EntreNet") : parmi les gens participant à l'université et également parmi ceux dont ilselles parlent, il y a cellesceux qui débattent du truc, se débattent avec, rencontrant plus ou moins de difficultés à se l'approprier, et puis il y a ceuxcelles qui le vivent.

Sauf qu'une fois raconté tout ça, je me suis fait plaisir mais je n'ai pas résolu mon problème : ce n'est pas parce que j'ai 80 ans que je vais renoncer à me servir du binz ! Il est là, je crois avoir des idées de shtruks à faire avec, alors je tiens à m'en servir. Même si ce doit être plus difficile pour moi que pour cellesceux dont j'ai 4 fois l'âge ! J'ai donc besoin d'apprendre et de fabriquer des codes, de transposer éventuellement ceux dont je me sers habituellement, tout ça avec délicatesse, parce que les gugusses que j'ai en face ne sont pas plus doué(e)s que moi et la mayonnaise monte vite.


par Stephane le Jeudi 23/11/2006 à 13:05

Je crois qu'il manque aussi le retour immédiat du dialogue, qui permet de repérer et corriger très vite les malentendus, de préciser ce qui est imprécis, de comprendre ce qui est incompréhensible. Sans possibilité d'obtenir des précisions rapides, nous en sommes contraints à faire des suppositions et imaginer des scénarios. Il faut donc à tout prix éviter une déconnection trop longue du système. ;-)

(mais où était Jo ces quinzes derniers jours ? quel scénario imaginer ? ;-)


Re: par Jo le Jeudi 23/11/2006 à 16:05

Stéphane,
Tu as parfaitement raison.
C'est un écueil supplémentaire, qui n'existe pas dans le cas du téléphone : le délai du feedback, voire son absence.
Au point que beaucoup d'entre nous (nous : millions de bloggeursggeuses) restent "suspendu(e)s" au média concerné (agrégateur de fil rss, logiciel de messagerie, rafraichissement de la page de discussion dans l'explorateur, fixation sur l'agrégateur poïétique, ou tout autre moyen d'être averti des réponses éventuelles) jusqu'à l'obtention d'une réponse, directe ou non.
Je crois également que beaucoup trop d'entre nous en jouent, font durer l'attente, se servent sciemment de ce levier de déstabilisation, car l'humain(e) n'aime rien tant que d'éprouver son pouvoir sur l'autre.
Et je pense aussi que beaucoup trop d'entre nous font dégénérer des situations simplement par négligence et/ou ignorance de ce mécanisme, qui fragilise les interlocuteurs au point de leur faire "péter les plombs" à l'interaction suivante.

J'utilise sciemment cette notion de "suspension".
Nous sommes souvent suspendu(e)s, dans le sens de "accroché(e)s", "pendu(e)s à un fil", "prisonnier(e)s" incapables de nous détacher.
Mais également suspendu(e)s dans le temps, en attente, figé(e)s, incapables de nous concentrer sur autre chose tant que la réponse attendue n'est pas arrivée.
Chez leblase, j'ai parfois comparé cela aux débuts d'une relation amoureuse. J'ai peur d'avoir été comprise de très diverses façons ;-DDD mais c'est la comparaison qui me parait la plus à même d'exprimer cette notion.

Sans aller jusqu'à la dépendance totale, et suivant que le blog est personnel, à thème plus ou moins technique, professionnel ou autre, la sensation d'être parfois "accro" est je crois commune à la plupart d'entre nous.
Il peut m'arriver personnellement de la ressentir très fortement, chez moi même et/ou chez les autres, suivant les gens et les conversations en jeu. C'est pourquoi j'essaie, d'une part, de toujours répondre, et d'autre part, de le faire dans les meilleurs délais possibles.
Parce que, comme dans toute relation, amoureuse ou autre, la confiance est à ce prix. Elle ne s'instaure pas dans la "suspension", ni dans la "dépendance". Et il me semble plus efficace de "travailler" en confiance.

Bien sûr, tout cela n'est que mon avis, même si je le partage ;-)
Et la situation n'est pas forcément toujours aussi grave ! ;-D

Et puis, tu as encore raison, l'imagination entre en action pendant la période de "suspension", et les résultats relèvent souvent de la tragi-comédie...


Re: Re: par Stephane le Jeudi 23/11/2006 à 16:56

C'est pourquoi j'essaie, d'une part, de toujours répondre, et d'autre part, de le faire dans les meilleurs délais possibles.

Le plus simple en fait, c'est d'éviter les non-dits, sous-entendus, et autres teasings et de ne pas laisser une conversation en suspens. De cette façon, même si je sais que je n'aurais pas forcément le temps de répondre promptement, je peux participer à une discussion, avec ce commentaire par exemple, et la laisser dans un état stable. Même si je n'y reparticipe plus, je ne pense pas avoir troublé un lecteur ou un participant, ou suscité des interrogations ou des doutes. D'un autre coté, c'est mieux pour moi : si je fais du teasing, et que personne ne rebondit, je ne peux plus continuer et je suis frustré.


Re: Re: Re: par Jo le Jeudi 23/11/2006 à 18:02

Oui mais non.
Je veux dire : pas tout à fait... :-)

Sans forcément faire du teasing, je n'ai pas non plus envie que toutes les conversations restent "dans un état stable". J'ai besoin d'une certaine dynamique, de la poussée entre les omoplates qui nous force à lever une jambe pour chercher un équilibre plus ou moins stable et puis à poser le pied devant, tout étonné(e)s d'avoir fait un pas.

Je veux susciter des interrogations et des doutes, chez les autres ET chez moi. Je veux, dans une certaine mesure, troubler, perturber et être perturbée moi-même.
La différence, cruciale, c'est que ces doutes ne doivent pas porter sur notre relation (professionnelle, amicale ou autre) mais sur le sujet dont nous débattons.
Je ne cherche pas la simplicité mais une espèce d' "efficacité" (même si ce terme a parfois quelque chose de péjoratif). Une confiance entre les personnes, assortie d'une suppression de l'assurance (tournant parfois à la suffisance) sur le sujet traité, de façon à remettre les réponses en question le plus souvent possible.
Et l'exercice est difficile, voire périlleux.


Re: Re: par isabelle le Vendredi 24/11/2006 à 03:43

isabelle

la sensation d'être parfois "accro" est je crois commune à la plupart d'entre nous.
Je confirme ;-) au vu de l'heure où je suis encore là !
Je me suis demandée pourquoi , qu'est-ce qui se jouait en plus dans ce type de relations ?
Un des plus par rapport au téléphone, est je crois la notion de lieu, pour certains blog en tout cas. (Si Laseine était là, il me dirait le contraire avec son non-lieu !) On parle d'adresse en désignant l'url, on dit "chez" intel en parlant de son blog, le fond graphique se dénomme papier paint, autant de symboliques expressions d'un rapport à un espace mental, nouveau peut-être, mais qui permet de s'organiser comme un lieu de vie typique : chacun à sa pièce où il peut faire ce qu'il veut (le profil), on ouvre des tirroirs de rangement avec des mots-clés, etc. Il y a un coté coconing dans cette histoire là, non ?


Intérieur par Jo le Mardi 28/11/2006 à 00:00

As-tu regardé l'émission indiquée là par guillaume ?
J'y trouve quelques éléments de réponse.
(rien de réellement neuf, mais exprimé différemment)

Pour ce qui est du lieu, effectivement, c'est très net, les blogs sont souvent des projections des "intérieurs" des taulier(e)s. Intérieur de soi mais aussi intérieur au sens de logement (ce qui revient au même puisque la façon dont on arrange son intérieur indique ce qu'on veut révéler de l'intérieur de soi).
Nous en avons usé et abusé chez leblase, de cette notion de lieu, avec, notamment, l'expérience du squat et le boudoir... et c'est ce qui fait je crois que les taulier(e)s sont à ce point considéré(e)s comme les "maitre(sse)s" des lieux et qu'il y règne une certaine hiérarchie. Même sur les blogs collaboratifs.

Mais je ne crois pas que ça participe tellement à la difficulté de communication. Au contraire, j'aurais plutôt l'impression que cette perception d'un blog comme un "lieu appartenant à quelqu'un" nous aide à transposer certains codes indispensables à la vie en société.
A moins que ça ne nous empêche de franchir certaines barrières ?... je ne sais pas. je ne crois pas. je réfléchis tout haut là ;-[
Peut-être que ça empêche, dans les blogs collaboratifs, que chacun(e) se sente responsable et prenne en charge sa part de collaboration... je ne sais pas... je ne crois pas non plus. je crois que cette tendance humaine n'est pas liée à la notion de lieu physique.

Quant au cocooning... j'avoue que je me braque facilement contre tout ce qui aurait tendance à essayer de nous faire croire que les connexions électroniques nous dispensent d'enfiler nos godasses pour aller trainer au soleil ou sous la pluie au contact physique des multivers.
Je me répète peut-être, mais je considère l'humain(e) comme un être physique. Qu'on soit capable d'inventer et d'utiliser des extensions nous permettant de communiquer différemment, c'est passionant et même vital dans certaines circonstances. Et il faut absolument apprendre à se servir de ces outils et participer à leur développement.
Mais de là à croire que nous sommes capables de nous passer ou même de fortement restreindre les rapports physiques... non seulement je n'y crois pas mais en plus ça me parait fortement contre-indiqué ! Létal.

Je crois que je me suis égarée, là, peut-être un peu loin de ton propos initial... désolée


Re: Intérieur par isabelle le Mardi 28/11/2006 à 12:02

isabelle c'est marrant je le voyais plus dans l'autre sens, retrouver des gens sur un même lieu virtuel où on se sent comme chez soi peut peut-être renforcer les relations irl. Et donner envie de se retrouver plus. 


Re: Re: Intérieur par Jo le Mardi 28/11/2006 à 20:09

Je ne sais pas.
Je n'ai pas assez d'expérience de ça hors leblasepointnet pour m'être fait une idée. Et je crois que ce blog de secoué(e)s du bulbe n'est pas du tout représentatif de ce point de vue là.

D'après ce que j'entends çà et là, il y a également souvent :

  • un côté "pratique" : pas la peine de faire des efforts physiques de déplacement ni de représentation pour rencontrer les gens
  • et un côté "trouillomètre à zéro" : peur de décevoir et/ou d'être déçu(e) en rencontrant les gens dont on s'est fait une idée virtuelle

Mais je crois que ça dépend vraiment du type de blog et de chaque personne.


Re: Re: Re: Intérieur par isabelle le Jeudi 30/11/2006 à 00:55

isabelle secoués du bulbe ! Comme tu y vas,

ça n'est pas encore le temps des jonquilles,

mais tu as raison,
tout dépend du jardin et du jardinier


Re: par Jo le Jeudi 23/11/2006 à 16:18

Où j'étais ces dernières semaines ?
Tu veux dire en corps ou en esprit ?
Ne sais-tu pas qu'on ne pose jamais ce genre de questions aux sorcières ? Elles pourraient répondre !


délai du feedback par isabelle le Jeudi 23/11/2006 à 18:30

isabelle

Il faut donc à tout prix éviter une déconnection trop longue du système.
En même temps, le fait qu'il n'y ait pas de retour immédiat obligatoire peut, en cas de difficultés, être profitable. Je ne sais plus où c'est, mais si Guillaume passe par là, peut-être se souviendra-t-il ? Il disait que face à un commentaire qui le dérangeait, voir qui risquait de le faire partir au quart de tour, il laissait passé la nuit pour répondre et permettre ainsi qu'il y ait moins d'affect dans ce qu'il allait écrire.


Re: délai du feedback par jlb le Jeudi 23/11/2006 à 20:37

C'était dans ce commentaire, qui pourrait parfaitement (re)prendre place dans ce fil.
Je ne fais que passer mais ce qui est sûr c'est que, elle, elle est de retour, et ça réveille ! Je vais reviendre, je ne sais pas encore comment car c'est toujours l'impasse mais ça n'a que trop duré cette histoire (tout à fait dans le sujet également...).


Re: Re: délai du feedback par isabelle le Jeudi 23/11/2006 à 20:41

isabelle jlb,
heureuse de te croiser là, toi ;-)


Re: délai du feedback par guillaume le Samedi 02/12/2006 à 17:18

Je n'ai pas abandonné cette excellente habitude : je ne réponds jamais sur le coup de l'énervement.

Il y a même des commentaires auxquels je préfère ne pas répondre du tout, considérant -peut-être à tort- que leur auteur ne poursuit pas d'autre but que d'attirer l'attention sur soi en créant la polémique...

Et à mon avis, les discussions sur les blogs seraient plus constructives si chacun s'interdisait de réagir au quart de Tours !


Re: Re: délai du feedback par isabelle le Dimanche 03/12/2006 à 14:49

isabelle J'aime bien aussi cette technique du "no mans land" : ça laisse plus de place à d'autres ;-)
Quant à réagir au Quart de Tours, je crois que ça sera sans grenadine, Stéphane pour moi, si tu veux bien. Car depuis ce soir de juillet où j'ai découvert les perdris aux yeux roses, je n'oserais toucher à la robe enchanteresse du vin de Louis XI, devenu pour moi le seul rosé digne de notre cavehébergée@monvoisin.


Quand le corps nous manque par leblase le Jeudi 23/11/2006 à 20:41

Voilà une discussion à laquelle vous me permettrez d'attribuer la qualité très profonde de la recherche de sincérité vis-à-vis de soi.
En somme, un à la recherche de l'intégrité.
Mais, comment retrouver son intégrité quand manque le plus bavard, le plus sensible, le plus apparent, le plus signifiant de nos moyens: le corps?
Sachant que, même dans le monde du présentiel, dans le monde physique, le corps nous manque déjà souvent, en raison de nos bloquages, de nos frustrations, de nos incapacités, de nos tas de choses que je ne vais pas allonger ici, mais vous comprenez...

Beaucoup d'entre eux ne s'y sont jamais fait et ont été incapables d'avoir par téléphone des conversations non techniques, c'est à dire mettant en jeu des émotions.

Et si c'était le contraire? J'ai vu tant de fois des anciens ou anciennes ne réagir qu'émotionnellement au téléphone et se montrer absolument incapables de tenir des propos"techniques", tant le corps de l'autre manquait.
Et si donc, par extension, la communication par le web, tenues par des gens conscients de la virtualisation augmentée de ce media par rapport au téléphone, usant de moyens sophistiqués dans leur simplicité (emoticons, restreintes diverses comme celles de montrer son degré de(in)culture, de (non)contrôle de la pensée et l'organisation syntaxiques, autocensure par peur de froisser l'autre au point où l'émotion en devient à force si cachée qu'elle en ressort comme le premier mouvement de ce ouaibe, temps de "suspension"(Jo) pour "qu'il y ait moins d'affect dans ce qu'il allait écrire" (Guillaume, rapporté par Isabelle)?
Comme Stéphane, je pense que le non-dit prend parfois plus de proportions dans l'incompréhension que le pétage de plomb (même si bien sûr il n'initie aucune des névroses que crée le non-dit dans une famille)
Je crois en fait que non seulement "ce cran est franchi dans la communication par le web" comme le dit Jo, mais qu'il l'est trop vite, trop bien, trop longuement franchi...TROP franchi.
Au point où l'on aura perdu plus en chemin que lors d'une conversation téléphonique. Je me demande si, au lieu d'être franchi, ce cran de communication, n'est pas tout simplement annulé.

C'est pourquoi il doit être à la fois alimenté par le maximum de spontanéité, amenant même parfois à l'arrivée simultanée de plusieurs traways nommés Désirs à la même gare au risque de fracas ou d'états de grâce -tels que nous en avons été les auteutrices-spectateurtrices vous savez où, et accompagnés par le support technique adéquat résultant dune rare rencontre entre la demande impulsive/impulsée et l'inventitvité technique des Sorciers viablogaillards, qui permit l'introduction d'outils précis.

Il reste à faire, mais dans le travail de déffrichage de codes, il me semble important de continuer à faire pousser la jungle chaotique, l'apprentissage des signaux permettant d'y survivre et la découverte des outils autorisant à chaque personnalité d'y inventer le corps signifiant demandé par les zyeuxmuets ou bavards.
Je conclus (oui oui j'arrête) pour supputer que, dans le cadre d'une telle recherche de moyens de communiquer, la suspension ne saurait être que provisoire, et que malgré les inévitables redondances l'interventionnisme, l'intrusion dans les conversations, l'intégration non invitée dans les discussions sont productrices.
Evidemment, ce serait plus clair si c'était plus court..


Re: Quand le corps nous manque par isabelle le Vendredi 24/11/2006 à 00:08

isabelle blase,
je te dirai bien que je suis partagée entre deux réactions : d'accord et pas, par rapport à la spontanéité, et que je te répondrais : ça dépend de la perception de l'autre en face aussi ! Dans le virtuel comme dans le réel.
Je vis actuellement deux expériences blogguesques totalement différentes, à l'opposée l'une de l'autre même.
L'une où j'ai l'impression de pouvoir laisser s'exprimer ma spontanéité, même si je ne me sens pas toujours à la hauteur du lieu, mais là c'est moi qui me juge, car je sais qu'au contraire le dit-lieu est à l'opposé de cette forme d'idée. Et où donc je n'imagine même pas qu'il y ait de mal entendu, car je suis étonnée de ce que les autres peuvent me renvoyer quelque chose de réel que je ne perçois peut-être pas de moi-même, et me permettent ainsi d'entrevoir une certaine part d'intégrité que je recherche. Les rencontres IRL qui en ont découlées, ont, c'est comme ça que je les ai perçues, été vécues avec cette même spontanéité sereine.
L'autre, compliquée, très rapidement mal embringuée car il y a été projeté autre chose que le pourquoi je l'avais initiée. J'ai essayé d'y exprimer des désirs, une certaine vision d'un vivre ensemble virtuel, utopique un peu. Spontanément. Et forcément en décalage avec la vie réelle, personne n'est parfait. Ce décalage m'a été reproché au point que ma vie réelle a été trollée, jusque dans mes activités professionnelles. Tu l'as malheureusement vécu il y a peu : il y a parfois des projections qui sont destructrices. Depuis je me dis que cette spontanéité est à privilégier pour les relations virtuelles et physiques que je perçois comme basées sur le non-jugement, le respect, y compris des faiblesses de chacun.


Re: Quand le corps nous manque par Jo le Vendredi 24/11/2006 à 02:51

Et si c'était le contraire? J'ai vu tant de fois des anciens ou anciennes ne réagir qu'émotionnellement au téléphone et se montrer absolument incapables de tenir des propos"techniques", tant le corps de l'autre manquait.

Oui ! Tout à fait ! c'est aussi le contraire.
Pour les mêmes raisons, je crois, d'absence de codes reconnus.
Ce manque peut aussi bien provoquer un blocage/incapacité de communiquer qu'un débordement d'émotions incontrôlées.

Sinon, peux-tu s'il te plait expliquer cet autre paragraphe que je n'arrive pas à comprendre :

Je crois en fait que non seulement "ce cran est franchi dans la communication par le web" comme le dit Jo, mais qu'il l'est trop vite, trop bien, trop longuement franchi...TROP franchi.
Au point où l'on aura perdu plus en chemin que lors d'une conversation téléphonique. Je me demande si, au lieu d'être franchi, ce cran de communication, n'est pas tout simplement annulé.


Re: Re: Quand le corps nous manque par leblase le Lundi 27/11/2006 à 00:20

Jo, non, je ne crois pas que je puisse ce soir expliquer ce truc que j'ai écrit...Et pourtant je le comprends très bien (et ce n'est pas du sadisme de ma part).
Mais peut-être demain?
A moins que quelqu'un d'autre ne le fasse, ou que tu ne le voies toi-même d'ici là.


Re: Re: Re: Quand le corps nous manque par Jo le Lundi 27/11/2006 à 00:27

Pas grave. Dommage, parce que quelque chose m'échappe là entre ce que j'ai dit et ce que tu as compris, mais pas grave.

Je suis justement en train de réécouter ton interview.
Intéressant.
A des titres très divers.


Re: Re: Re: Quand le corps nous manque par Jo le Lundi 27/11/2006 à 00:38

Pas pour l'apprendre par coeur, je tiens à le préciser ! ;-D


Lien croisé par Visiteur le Mardi 28/11/2006 à 12:02

Viabloga à l'honneur sur France 5 : "de la difficulté de se comprendre sur le net : " As-tu regardé l'émission indiquée là par guillaume ?J'y trouve quelques éléments de réponse.(rien de réellement neuf, mais exprimé différemment)Pour ce qui est du lieu, effectivement, c'est très net, l" rel="nofollow" " rel="nofollow"


Lien croisé par Visiteur le Dimanche 10/12/2006 à 07:49

TouraineBlogs - Pour un vendredi 13, ça ne s'est pas si mal passé ! : "de la difficulté de se comprendre sur le net : " Je n'ai pas abandonné cette excellente habitude : je ne réponds jamais sur le coup de l'énervement.Il y a même des commentaires auxquels je préfère ne pas répondre du tout, considérant -peut-être à tort- que leur auteur ne poursuit pas d'autre but que d'attirer l'attention sur soi en créant la polémique...Et à mon avis, les discussions " rel="nofollow"


Lien croisé par Visiteur le Dimanche 04/02/2007 à 04:50

TouraineBlogs - Pour un vendredi 13, ça ne s'est pas si mal passé ! : "de la difficulté de se comprendre sur le net : " Je n'ai pas abandonné cette excellente habitude : je ne réponds jamais sur le coup de l'énervement.Il y a même des commentaires auxquels je préfère ne pas répondre du tout, considérant -peut-être à tort- que leur auteur ne poursuit pas d'autre but que d'attirer l'attention sur soi en créant la polémique...Et à mon avis, les discus"


Lien croisé par Visiteur le Jeudi 09/10/2008 à 01:51

Viabloga à l'honneur sur France 5 : "de la difficulté de se comprendre sur le net : " As-tu regardé l'émission indiquée là par guillaume ?J'y trouve quelques éléments de réponse.(rien de réellement neuf, mais exprimé différemment)Pour ce qui est du lieu, effectivement, c'est très net, l" " "